Aujourd’hui en France 1 femme sur 10 est atteinte d’Endométriose.
10 à 20% des femmes en souffrent, c’est énorme 😱
Et pourtant, cette maladie est encore méconnue dans notre société. Même les médecins, gynécologues peuvent passer à côté.
Pour cette raison, je vous décris les symptômes principaux de cette pathologie afin que vous puissiez poser la question au corps médical si vous avez un doute et ainsi gagner du temps.

A 14 ans pliée en deux, mon père vient me chercher en urgence au collège. Des douleurs me transpercent le ventre.
Direction l’hôpital où le médecin pense à une appendicite mais sans signes révélateurs me renvoi chez moi avec quelques calmants.
Finalement trois jours plus tard, je reviens pour enlever cet appendice un peu inflammé.
Et lors de l’opération, on ponctionne un kyste sur mon ovaire droit, rien de méchant à mon âge c’est sûrement ce qu’on appelle un kyste fonctionnel. Mais comme il est un peu gros et que je suis sur la table d’opération, autant l’enlever.

Les années passent et à chaque période de règles, c’est un cauchemar. J’ai des cycles très irréguliers donc je ne sais jamais quand est-ce que je vais avoir mes règles. Pratique !
Elles sont très abondantes, ce qui ne facilite pas la vie.

Ma sauveuse : la pilule.

Enfin je sais quand les mauvais jours sont prévus. Et je m’arrange pour que cela tombe les week end.
Réglée comme une horloge tous les 28 jours, j’ai mal !
Mais ça reste supportable et la bouillotte sur le ventre m’aide bien.

Je consulte plusieurs gynécologues qui me disent que « c’est normal d’avoir mal quand on a ses règles », que « je suis un peu chochotte » quand même !
Depuis l’adolescence j ’ai toujours eu des règles très douloureuses alors je me dis qu’en effet ça doit être ça être une femme.

Les médicaments

Donc je prends du Spasfon qui ne me fait aucun effet et je passe à plus costaud voire beaucoup plus costaud !
Les anti-inflammatoires deviennent mes meilleurs amis. C’est simple, j’en mets partout ! Dans tous mes sacs, dans ma table de nuit, dans ma voiture… je ne sors jamais sans.

Essais Bébé

Quelques années plus tard, nous décidons de faire un bébé avec mon chéri. J’arrête donc la pilule et là c’est l’horreur. J’ai de plus en plus mal et j’ai du mal à me lever tellement cela est douloureux pendant mes menstruations.

Après une année d’essais infructueux, de très nombreux kystes aux ovaires, des douleurs toujours aussi terribles, le diagnostic tombe suite à une hystérosalpingographie. Je suis atteinte d’Endométriose.

Mais qu’est-ce que cette maladie : l’Endométriose ?

L’endomètre est la muqueuse qui recouvre l’intérieur de l’utérus. Lorsqu’il n’y a pas de nidation (implantation de l’embryon dans l’utérus), nous avons nos règles. Ce phénomène permet l’élimination cyclique de l’endomètre par voie vaginale.
Une petite partie de ces cellules endométriales ne suit pas forcément le bon chemin (vers le bas). Elles remontent par les trompes dans la cavité abdominale.
Pour toutes les femmes, ce phénomène est habituel, normal et sans conséquence. Ces cellules sont éliminées par le péritoine car elles n’ont rien à faire là.

Par contre, pour 10 % des femmes, le péritoine n’arrive pas à jouer son rôle.
Les cellules d’endomètre se fixent alors sur les organes avoisinants et se multiplient.

Telle une araignée, l’Endométriose tisse sa toile à chaque cycle

Les lésions qui se constituent alors sont dépendantes de la sécrétion hormonale d’œstrogènes par les ovaires.
C’est pour cela que la maladie atteint les femmes de la puberté à la ménopause.

D’après la définition de Wikipédia : L’endométriose est la présence de muqueuse utérine en dehors de la cavité utérine. Cette maladie est décrite pour la première fois par Karel Rokitansky en 1860.

C’est une maladie gynécologique globalement incomprise.
On ne connaît pas vraiment son origine et on ne sait pas non plus la soigner.

Une fois la toile tissée, elle durcit. On appelle cela les adhérences. Ces dernières collent les organes entre eux par des phénomènes inflammatoires.

Dans la majorité des cas, l’Endométriose se situe à l’extérieur de l’utérus. Elle peut toutefois également se situer dans le muscle utérin. On parle alors d’adénomyose.

Les symptômes diffèrent d’une femme à l’autre.
C’est pour cette raison que la maladie est détectée si tardivement.
L’âge d’apparition de l’Endométriose se situe principalement entre la puberté et 35 ans, mais le délai entre le début de la maladie et son diagnostic est en moyenne de 7 ans et souvent à un stade très avancé. ⚠

Les 7 symptômes les plus fréquents ?

Afin de vous éviter d’attendre, comme de nombreuses femmes un diagnostic très tardif de la maladie, voici les principaux symptômes de l’Endométriose.

Règles douloureuses

Le symptôme le plus fréquent est la douleur pendant les règles (dysménorrhée).
L’intensité est très variable d’une femme à l’autre et n’indique en rien la gravité de la maladie.
Quand le Doliprane ou le Spasfon ne suffit plus à calmer la douleur, ce n’est pas normal.
Dans les cas les plus sévères, il peut paraître impossible de se lever.

Les femmes atteintes d’Endométriose précisent souvent que les douleurs peuvent être continues mais s’intensifient au moment de l’ovulation et des règles. Je dirais que cela peut ressembler à des crampes très intenses qui irradient.

Pour la plupart, ces douleurs ont commencé vers l’âge de 15 ans. Puis elles ont disparu ou, au moins, fortement diminué avec la prise de la pilule. À l’arrêt de celle-ci, les douleurs sont réapparues après quelques mois.

Saignements abondants

En plus d’être douloureuses, les règles sont hémorragiques.
Pour vous dire, je disais même que j’avais “les chutes du Niagara” !
Et elles durent souvent plus longtemps que la normale, jusqu’à 7 jours.
C’est juste l’horreur.

Pour pimenter un peu le tout, il est fréquent d’avoir des saignements en dehors de la période des règles. Ceci est anormal et peut indiquer une endométriose intra-utérine.

Douleurs abdominales

En dehors des périodes de règles, les adhérences dues à l’endométriose empêchent les organes de bouger et cela est très douloureux.
Le petit bassin est une zone très innervée ce qui explique que ce soit si intense. En effet, les nerfs transmettent directement au cerveau le message d’alerte, de douleur.
De plus, les morceaux d’endomètre réagissent aux hormones et saignent à chaque cycle, ce qui entraîne une réaction inflammatoire de notre organisme.

Rapports sexuels douloureux

La dyspareunie (douleurs pendant et après les rapports sexuels) peut être constante ou simplement à certains moments du cycle.
Elle est plus fréquente lors de certaines positions.
Son intensité est également très variable allant d’une gêne modérée à une quasi-incapacité d’avoir des rapports avec pénétration.
Ce qui a un fort impact sur le plan psychologique et sur le couple. Les témoignages permettent de mettre des mots forts sur le ressenti. Les femmes parlent d’avoir l’impression qu’une lame entre lors de la pénétration ou de douleurs en profondeur.

Fatigue chronique

Le corps est mis à rude épreuve quand on est atteinte d’Endométriose. D’abord, car il faut apprendre à vivre avec la douleur et c’est épuisant. Les crises à répétition diminuent insidieusement la qualité du sommeil.
Le fait d’avoir des règles très abondantes engendrent souvent de l’anémie, ce qui est très fatigant.
La prise de médicaments à haute dose n’arrange rien.

Troubles digestifs

Les douleurs peuvent aller de pair avec des signes digestifs.
Une alternance de constipation et diarrhée, principalement au moment des règles, est un facteur de suspicion d’Endométriose digestive.
En effet, comme je vous l’ai dit, cette maladie se propage sur différents organes. Les intestins, le côlon et le rectum sont fréquemment touchés de part leur proximité immédiate avec la sphère gynécologique.
Des douleurs pour aller à la selle voire la présence de sang dans celle-ci peut vous alerter.

Troubles urinaires

La vessie fait partie des organes qui peuvent être atteint. L’Endométriose est alors qualifiée de vésicale.
Cette atteinte est caractérisée par des douleurs pelviennes.
Mais également du mal à vider complètement la vessie donc une envie très fréquente d’uriner.
Il peut parfois y avoir du sang dans les urines.

En résumé les principaux symptômes sont :

• Les règles très douloureuses, abondantes
• Douleurs abdominales constantes
• Rapports sexuels compliqués
• La fatigue anormale
• Problèmes digestifs et urinaires

Lorsque vous avez des doutes et que vous ressentez l’un ou plusieurs de ces symptômes, interrogez votre gynécologue. Demandez-lui si c’est possible que vous soyez atteinte d’Endométriose. Aller voir un spécialiste pour écarter cette maladie rapidement. Cela vous fera gagner un temps inestimable.

Endométriose et Infertilité

30 à 50 % des femmes atteintes d’Endométriose ont des problèmes de fertilité.
L’Endométriose représente une indication majeure de l’assistance médicale à la procréation. C’est la première cause d’infertilité féminine.

La Fécondation In Vitro est souvent privilégiée car elle n’expose pas à un risque particulier de faire redémarrer la maladie ou de la faire flamber lorsqu’elle est existante.

Les résultats de la FIV en cas d’Endométriose sont similaires à ceux obtenus pour les autres indications soit de 20 à 25 % d’accouchements par tentative.
Il s’agit d’un chiffre moyen qui peut varier avec l’âge de la patiente, le nombre d’embryons transférés, la prise en compte des embryons congelés et la réserve ovarienne.
Le résultat est indépendant du stade de la maladie.
Les résultats cumulatifs après 4 tentatives de FIV sont compris entre 45 et 60 % d’accouchements.

Aujourd’hui la parole se libère autour de cette maladie intime qui était jusqu’alors tabou et de nombreuses stars parlent de leur souffrance.
En France Laetitia Milot, Lorie, Enora Malagré, Imany, Sonia Dubois, sont de très bonnes porte-parole et marraines d’associations.
Elles permettent de libérer la parole.
Des personnes mondialement connues nous aident également, nous les Endogirls, dans ce combat : Whoopi Goldberg, Hillary Clinton, Emma Bunton, Cindy Lauper, Pamela Anderson…

N’attendez pas, si on ne guérit pas complètement d’une Endométriose, être diagnostiquée tôt permet de mieux la traiter.

Alors NON ce n’est pas normal d’avoir mal !
Arrêtez de subir, il faut agir pour enlever cette maladie des causes possibles de votre infertilité.

Source : Wikipédia, IPSEN, AFSSAPS, CNGOF